인식은 텅 빈 것을 두려워 한다. Recognition is afraid to empty.
<Today's my drawing work >
인식은 텅 빈 것을 두려워 한다.
Recognition is afraid to empty.
La reconnaissance est peur de vide.
자신이 하고 있는 일이 무엇이며 어떻게 되어가고 있는지를
인식하는 자는 자신의 텅 빈 것을 두려워 하게 된다.
자신이 지향하고 있는 것이 무엇인지를 모르는 자는
분별력이 없는 자이다.
자신의 존재됨과 자신의 인생철학이 없는 자는
인식이 없는 자이다.
그는 늘 허기로 가득 차 있는 사람이다.
그래서 그 공허를 두려워하며
마음에 평화를 상실하고 마는 것이다.
Mar. 2 Sunday 2014
Paris
www.jungtakyoung.com
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ll faut ignorer la peur d'entreprendre
LE CERCLE. Que de choses il faut ignorer pour agir. » A première vue, la citation de Paul Valéry semble faire l'éloge de l'ignorance.
L'homme d'action ne doit pas savoir ce qui l'attend, sinon il serait paralysé par la peur ou par l'indécision. Prise littéralement, elle classe les individus en deux catégories. Ceux qui savent mais qui n'agissent pas, et ceux qui agissent parce qu'ils ne savent pas.
Cette lecture est en réalité une vision très française et très ancienne, qui fait qu'on ne peut être à la fois un homme d'action et un intellectuel, un sportif de haut niveau et savoir compter jusqu'à dix, un entrepreneur et avoir la prétention d'écrire. Bref, on est soit Louis XIV soit Joinville, soit Voltaire soit Robespierre, soit Tabarly soit Pierre Loti, soit Alain Minc soit François Pinault, mais pas les deux à la fois.
Il y a heureusement une autre interprétation de la citation qui nous est proposée. Le Larousse nous dit qu' « ignorer » c'est soit « ne pas savoir », soit « ne pas tenir compte de » et avec cette seconde définition cette citation s'éclaire d'un jour nouveau. L'homme d'action, le vrai, ce n'est pas celui qui ne connaît pas les risques qu'il prend ou les dangers de son projet, c'est celui qui n'en tient pas compte dans sa décision d'agir. Les Spartiates des Thermopyles, les légionnaires à Camerone, les GI américains à Omaha Beach ou les derniers défenseurs de Dien Bien Phu savaient tous que leurs chances de survie étaient presque nulles. Ils ont choisi de l'ignorer au profit d'un idéal. C'est ce qui fait leur grandeur.
L'homme d'action c'est celui qui, après avoir pesé le pour ou le contre, ignore le contre et choisit le pour. Pour revenir sur un terrain qui m'est plus familier, un entrepreneur doit être à la fois un homme de réflexion et un homme d'action, capable de connaître les risques inhérents à son entreprise mais de les ignorer sciemment.
Steve Jobs quand il s'est attaqué à Nokia, Richard Branson quand il s'est attaqué à British Airways ou Nicolas Hayek, le fondateur de Swatch, quand il s'est attaqué à toute l'industrie horlogère, connaissaient tous la puissance de leurs adversaires, mais ils l'ont volontairement ignorée ! L'entrepreneur, qu'il soit créateur d'entreprise ex nihilo ou patron d'un groupe existant, a par construction le goût du risque, du risque calculé de celui qui sait. C'est l'illustration de cette phrase d'Oscar Wilde : « Une idée qui n'est pas dangereuse ne mérite pas d'être appelée une idée ! ».
Je terminerai par deux considérations pour « action » pour ne pas risquer de passer pour un conférencier en chambre.
La première concerne l'entrepreneuriat : en France, on déplore à juste titre le nombre trop faible d'entrepreneurs chez les diplômés par rapport aux pays anglo-saxons : Facebook, Google, Microsoft et Yahoo! sont nés dans le foisonnement des campus à Harvard ou à Stanford.
J'ai une conviction forte à ce sujet : notre système de sélection des élites apprend trop à nos étudiants à savoir et pas assez à ignorer. Les classes préparatoires en particulier sélectionnent ceux qui savent le plus, mais pas ceux qui ont le courage de l'ignorer ! Evidemment, sélectionner le courage ou l'appétence au risque est un exercice délicat : on ne va pas faire sauter tous les postulants aux concours en parachute ! Pour autant, les cursus anglo-saxons sont bien souvent mieux équilibrés entre l'apprentissage de la connaissance et de la capacité d'action.
La deuxième réflexion a trait à l'engagement des patrons dans le débat public. Je suis convaincu que la tradition que j'ai évoquée plus haut : « on est soit un homme d'action, soit un homme de réflexion » contribue à inhiber les patrons français dans leur prise de parole ; on est soit patron, c'est-à-dire une machine à « faire de l'argent », soit intellectuel, une machine à produire des idées mais pas les deux à la fois. D'où l'absence cruelle des patrons dans le débat des idées qui anime notre pays. Ce qui permet de conclure en lançant un appel pressant aux patrons : « N'ayez pas peur, engagez-vous dans le débat public ! ». Geoffroy Roux de Bezieux
from Paris ~